Interview

Louise d'Auriol

Cette vidéo présente Louise D’Auriol, fille du Docteur Max D’Auriol, décédé d’une maladie hématologique le 20 septembre 2017.

Louise D’Auriol évoque des extraits du discours de son père, rédigé à des fins de sensibilisation du public, et surtout des jeunes, au don de moelle osseuse.

Le docteur Max d’Auriol a dédié sa vie à l’autre et à la médecine, il a fait plus de 5 années de missions humanitaires en Afrique, au Cambodge et en Afghanistan via la Croix-Rouge Française et Médecins Sans Frontières. Par la suite, il est devenu médecin généraliste à Paris.

C’est à l'âge de 62 ans qu’il découvre être atteint d’une thrombocytopénie essentielle. Son espérance de vie en est considérablement réduite et c’est là, la première fois qu'on lui parlera du don de moelle osseuse.

Le résumé

Tu es à la fois le médecin et la victime d’une maladie hématologique, je pense que tu es le mieux placé pour parler et pour faire un point complet sur les donneurs bénévoles, alors en piste !

Le Docteur Max D’Auriol, victime d’une maladie hématologique (ou dite du sang) en 2014, décide de rédiger un discours de sensibilisation au don de moelle osseuse, sur conseil de son amie Yvonne Kochanska, directrice du club Rotary de Montmartre.

Il décide de parler de cette maladie dans des termes simples afin que tout le monde puisse maîtriser au mieux le sujet de greffe de moelle osseuse et la démarche pour devenir donneurs bénévoles. 

Ce discours avait pour but d’être lu en conférences, malheureusement, il n’aura pas le temps de mettre en pratique cette deuxième partie. Aujourd’hui c’est donc Louise qui prend la parole à travers le projet 1sur1million, pour lire ce discours et réaliser la volonté de son père.

Le Dr Max D’Auriol a pu être greffé en 2016 par un donneur bénévole de 19 ans.

A l’âge de 62 ans, il ressent une fatigue et une lassitude inhabituelle. Il décide de réagir en augmentant son activité sportive, allant jusqu’à parcourir 250 km en 5 jours dans le désert du Chili.

Le verdict tombe : Je suis malade. On me dit que la maladie évolue normalement sur 15 à 20 ans et que le traitement se résume à une cinquantaine d’aspirines par jour pour éviter les accidents vasculaires aigus.
Pour moi, c’est le gène Jak2 qui pour une raison totalement inconnue de manière arbitraire s’est mis à muter.
Souvent, la maladie se transforme en myélofibrose, c’est ce qui arrive au Dr Max D’Auriol en 2015, c’est-à -dire un petit gène qui mute, le gène Jak2, provoquant un tissu fibreux recouvrant les logettes de la moelle épinière. Ce tissu peut baisser l’espérance de vie de 20 à 3 ans maximum.

Pour être sauvé, il reste un seul espoir, la greffe de moelle osseuse. Il est donc greffé en 2016 et sera bientôt guéri de sa maladie initiale, rémission complète !

Beaucoup de fausses rumeurs circulent sur cette greffe et surtout sur les progrès de la recherche qui ont fortement évolués depuis des années. Pour comprendre ceci, il faut avoir connaissance de quelques notions médicales :

La moelle osseuse se trouve plutôt aux extrémités des os longs ou plats, c’est une partie de l’intérieur de l’os qui est foncé ou un peu rouge, qui est dur et un peu râpeux, en forme de petites logettes.

C’est là que vont s’établir les cellules-souches de votre sang. Ces cellules-souches vont produire des éléments du sang : globules rouges, globules blancs, plaquettes. Elles vont se multiplier tout au long de votre vie, mais parfois, il y a un bug dans la machine, une mutation de gène.

J'espère que vous les jeunes allez connaître la joie insensée de sauver un homme ou un enfant en faisant le don de quelques heures de votre vie.”
La greffe a introduit une toute nouvelle pathologie, la GVH qui attaque le greffon du donneur contre le corps du patient, pas de chance !

Sachez qu’en 1960 la quasi-totalité des enfants mourraient d’une leucémie aiguë. Aujourd’hui, la médecine en sauve plus de 80 %.

Les médecins maîtrisent parfaitement la greffe de moelle, mais de nouvelles complications font leurs apparitions. Une nouvelle maladie est apparue avec la greffe : la GVH. Les recherches doivent continuer et ne doivent pas cesser de se développer notamment au sein de la compatibilité. La GVH peut être vite guérie grâce à des dons d’argent qui sont nécessairement, un pilier de la médecine.

Je suis ici pour témoigner de l’insigne honneur et de l’immense plaisir d'être en vie grâce à un jeune de 19 ans, de témoigner que chaque heures qui passe est pour moi un don du ciel, mais aussi le don d’un jeune qui s’est engagé, la maladie a bouleversé ma vie, mais d’une manière insensée, elle l’a enrichi.